Dans l’antiquité il fut longtemps considéré comme le point culminant de la chaîne des Pyrénées, ces montagnes si visibles depuis la haute mer pour les navigateurs qui commerçaient en Méditerranée, de comptoirs en comptoirs.
Pour notre part, nous avons choisi une vallée reculée du versant sud de la montagne pour nous approcher de ce colosse, qui a nourri maintes légendes. C’est à partir du village du Tech que les choses sérieuses commencent, la route étroite et sinueuse nous amène après une bonne heure à l’ermitage de Sant Guillem de Combret, un lieu isolé, à la sauvagerie singulière. La chapelle couverte d’un magnifique toit recouvert de dalles de gneiss, taillées sur le site, trouve ses origines à la fin du Xème début XI siècle, comme en témoigne la datation de sa cloche.
Le décor est de toute beauté, nous découvrons maintenant une vallée imposante qui s’élance vers les crêtes. Sur l’esplanade, devant la chapelle une croix semble indiquer le chemin des crêtes, un « conjurador », face à la montagne, comme pour conjurer le sort, guider et bénir le berger, le montagnard. La luminosité hésitante de ce matin d’hiver, la froideur de la neige omniprésente donnent au site une ambiance inoubliable. Nous sommes ici au cœur du territoire « Canigo Grand Site de France », ce site de Sant Guillem, fait honneur à ce classement prestigieux de ce massif montagneux. Après quelques minutes de marche sur une piste forestière, nous chaussons rapidement nos raquettes à neige, la couche est abondante, bien compactée pendant les jours précédent notre excursion, où températures basses et vent Tramontane on fait leur œuvre.